Voici les messages clefs qui nous ont été présentés ce jour par l’équipe de direction et médicale du CHA (chef de service de réanimation, chef de la régul du SAMU, chef de service de médecine interne – infectiologie)
Le chef de service de réanimation (Dr Moschietto) nous a présenté l’état des lieux :
– Afflux attendu d’une 100aine de patients en SDRA sous 10 ou 15 jours à l’hôpital.
– La phase exponentielle de la courbe de cas devrait démarrer le 24 mars avec un retour en phase plane à fin mai ou juin.
– Le CHA a étendu ses capacités de lits de réanimation pour prendre en charge des malades COVID+ avec une offre autour de 50-52 lits, ce qui risque d’être insuffisant.
– La durée moyenne de séjour en réanimation des malades COVID+ se situe à 3 semaines.
Dans ce contexte, la demande de l’hôpital se situe sur deux axes principaux, le principe structurant à ce stade étant que le CHA prenne en charge tous les patients COVID + :
– Un axe autour de la médecine interne pour libérer des capacités au CHA => les équipes de Rhône Durance y répondent avec un service « élargi » de 34 lits dont certains avec de la VNI pour des patients non COVID d’ici à la fin de semaine.
– Un axe autour de lits « chauds » / soins critiques pour des patients non COVID => une offre est en cours de développement dans le service d’USC chirurgicale, celle-ci nécessitant le concours des équipes des établissements ELSAN du territoire, qu’elles soient libérales, soignantes ainsi que le matériel (stations d’anesthésie notamment). Il faudra peut-être dans un second temps encore élargir cette offre selon les moyens disponibles.
D’autres points d’importance ont été évoqués :
– La possibilité d’adresser aux établissements des patients urgents ou avec perte de chance si non pris en charge (ce qui a démarré en uro / cardio / gynéco), même si le CHA garde pour l’instant sa capacité à prendre en charges des urgences. Cela devrait devenir de plus en plus prégnant courant semaine prochaine et nécessite d’identifier de manière simple les interlocuteurs médecins / chirurgiens / anesthésistes pour que la régul du SAMU puisse avoir un contact rapide.
– La probabilité forte que l’obstétrique puisse être adressée de façon plus intense à Urbain V (les parturientes ou accouchées).
– La probabilité, selon l’évolution du territoire, d’avoir recours aux équipes anesthésiques et IADE de nos établissements si celles du CHA venaient à manquer.
– Le fait que le 15 reste le point de contact pour des transferts de patients COVID +.
– Concernant les masques chirurgicaux et FFP2, pas de possibilité via le CHA à ce jour, nous devons nous rapprocher de l’ARS (nous vous tiendrons informés bien sûr de leur retour).
Enfin, la conduite à tenir pour du personnel soignant « suspect » est de ne pas les envoyer aux urgences de l’hôpital : une procédure sera adressée très prochainement pour que nos personnels puissent être reçus et diagnostiqués à Rhône Durance.
Pour finir, et en synthèse, la situation va se tendre en début de semaine prochaine et nous allons devoir nous organiser pour assurer des prises en charge dans la durée avec 40% de la population touchée, ce qui affectera nécessairement l’ensemble des équipes. Il faut donc mutualiser pour partie, et principalement, nos ressources humaines médicales et soignantes pour pouvoir passer au mieux cet épisode.
Une réunion aura lieu demain matin à 11h par téléphone avec les présidents de CME (ou un praticien désigné), un référent anesthésiste et les directions pour mettre sur pied, en intégrant au mieux les contraintes des différents établissements, une organisation qui permette de répondre à cette situation sans précédent, et à la partager aux équipes du CHA vendredi prochain à 11h30.
Je reste bien sûr à votre disposition autant que possible et vous remercie par avance pour votre aide et votre engagement précieux dans les (longues) semaines à venir.
Nous allons également communiquer des informations sur la situation à nos équipes salariées. Nous vous remercions de ne pas diffuser ce mail afin d’éviter d’ajouter des craintes au contexte déjà suffisamment anxiogène.
Bien à vous
Clément LARCHER
Directeur de territoire